« These boots are made for walking »

Mercredi 26 Mai

Paris. Terminal 2F. Aéroport Charles de Gaulle. Les restrictions sanitaires interdisent l’accès dans l’aéroport aux « non-passagers ». Sur le parking du dépose minute, c’est donc un au-revoir rapide avec Martine, ma mère et supportrice sans faille de mes projets, qui m’accompagne à nouveau vers de nouvelles aventures. Dans un sens, cette fois-ci, je ne pars « qu’à » 1500kms, sur le même continent, et « que » pour cinq mois, la pression ressentie est donc moins lourde… tout du moins de mon côté o)

Le trajet s’enchaîne facilement, entre montagne et mer. A peine le temps d’un petit somme pour rattraper ma courte nuit que je vois déjà apparaître le début de la chaine montagneuse des Alpes en mettant le nez au hublot. Nous les surplombons pendant un petit moment. Elles sont immenses et s’étendent à perte de vue, leurs sommets enneigés fondus dans les couches éparses des nuages. Vu d’ici, c’est vachement facile de les survoler. Une fois en bas, ça le sera un peu moins pour les traverser !

Un transit rapide à Rome et une arrivée tout en douceur dans le petit aéroport de Trieste, au Nord-Est de l’Italie, sous 23 degrés ensoleillés. 

Je me rends à la gare routière en bus et finis par une petite marche le long du front de mer pour rejoindre mon hôtel dans le centre. Car oui, je m’offre trois jours « de luxe » en mode touriste pure, le temps de me poser un peu et de planifier mes derniers détails logistiques. 

Je découvre avec tranquillité les premières esquisses des lieux. Trieste est une ville côtière à taille humaine, pleine de charme et d’histoire. Nichée dans le golfe de la mer adriatique, elle me fait penser à ma terre rochelaise, et je m’y sens instantanément à l’aise. 


Il y a un petit port. Un quai avec un roof top proposant vue sur la ville, cocktails et tapas. De jolis monuments historiques. Des allées piétonnes bordées de terrasses. Des boutiques souvenirs. Une rue Saint Nicolas. Un vieux monsieur qui joue de l’accordéon. Des gens qui font la queue devant La Poste. Des vendeurs de rue relous qui te proposent des trucs relous. Des kékés avec vitres de voiture ouvertes et sono bien en évidence.
Et en bonus, tout ce qu’il faut pour se régaler. Même du beurre salé. Non vraiment, je ne peux pas demander mieux, Trieste et moi on est faites pour s’entendre !

Et bien sûr, on y trouve cet esprit typique Italien. Architectures travaillées, sculptures impeccables, façades colorées, boutiques de prêt-à-porter distinguées, scooters à profusion. Le tout enrobé par l’ambiance légère et enjouée de la ville, et l’accent chantant de ses habitants qui anime les rues. 
Léger détail, moi je n’y comprends pas grand-chose à l’accent chantant… Mon vocabulaire se limite à quelques mots de survie ponctués de « sono francese », « no parlo italiano » !
J’entremêle français, espagnol et anglais, mais les locaux n’ont pas l’air de m’en tenir rigueur et pour l’essentiel… ça fait le job o)



Le lendemain, réveil au son d’une sirène de navire. A sa tonalité grave et puissante, je me doute que ce n’est pas le départ des pêcheurs du coin, mais celui du titanesque bateau de croisière MSC vu la veille, amarré tout près. Véritable ville flottante, sa taille était démesurée, dépassant largement la hauteur déjà imposante des bâtiments autour de lui.

Mes préparatifs de randonnée étant bien avancés, je profite de cette belle journée pour flâner et découvrir un peu plus le vieux Trieste, légèrement dans les hauteurs.
Il abrite de véritables bijoux : basilique, églises, théâtre romain, les restes d’un fort et un château qui offre une superbe vue panoramique. D’ici, le front de mer en contrebas semble tout petit, avec ses bateaux qui ressemblent à des cocottes en papier et ses mouettes, minuscules points blancs qui virevoltent dans le bleu du ciel.
Au loin, en arrière-plan, on distingue les cimes ciselées des Alpes encore partiellement enneigées, à demi masquées par la brume.

Vendredi 28 mai
Après ces trois premiers jours d’acclimatation, je suis prête à me lancer. Demain matin j’embarquerai à bord d’un petit ferry pour rejoindre Muggia, à 30 minutes d’ici, étape « officielle » du départ de la Via Alpina.

Les conditions s’annoncent parfaites, le moral et le soleil sont au beau fixe. Une bonne semaine de marche, quasi intégralement sous la barre des 1000m d’altitude, avant de rejoindre mon premier gros massif montagneux, le Triglav, ce qui devrait laisser le temps à d’éventuelles neiges tardives de fondre un peu plus haut. Et accessoirement, de me laisser également le temps de me mettre en route physiquement, ma prépa étant loin d’être au top de ce côté-là…

Pour mon entrée en Slovénie, prévue dimanche, j’ai à cœur de faire une pause dans le petit village de « Lipica » que j’ai eu la bonne surprise de découvrir en préparant mes premiers topos cartographiques. 
Connu pour son haras, c’est le berceau des lipizzans, célèbre race de chevaux de dressage, que l’on voit notamment dans les représentations de l’École espagnole de Vienne en Autriche.  

Pour le reste, « wait and see »… !

A presto tutti 🙂

12 commentaires sur « « These boots are made for walking » »

  1. Tellement contente de te lire…toujours cette belle prose….pour moi ça sera des étoiles plein les yeux⭐⭐⭐🥾🎒bisettes 😘

  2. Top ! c’est comme si tu avais sorti un nouveau roman 😀, trop hâte de lire la suite ! Bravo Maud régale nous !

  3. Merci pour la découverte de Trieste, inconnue pour nous à ce jour, et qui gagne à être connue. Ça donne vraiment envie d’aller s’y balader !
    Les choses sérieuses commencent maintenant, bon courage et fais bien attention à toi
    Bisous

  4. Plaisir d’une lecture partagée de ce premier article, à voix haute, avec ta petite Mélo. Sommes toutes les 2 prêtes à suivre tes nouvelles aventures avec le plus grand bonheur et …sans pression🤪. Facile puisque cette fois, nous allons dormir ensemble pendant les 5 mois à venir SOUS LES ÉTOILES D’EUROPE🤩😍😘

  5. Et voilà c parti. Merci d’avance pour toutes les belles images et tes récits qui nous font participer à tes aventures. J’espère que tu as apprécié la cuisine italienne: un bon plat de spaghettis alle vongole et c’est la pêche assurée pour attaquer les sommets. Bonne route.

  6. Ça donne envie de retourner découvrir Trieste!
    Toujours un plaisir de te lire et que tu nous fasses découvrir ces fabuleux endroits à travers ta plume dont on ne se lasse pas.
    Bon courage pour la mise en jambe!

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